Traduit par un.e volontaire
Cette ressource a été traduite par une intelligence artificielle et adaptée par Hélène Diu, traductrice, pour le compte du Réseau national des refuges animalistes, dans le cadre de notre programme de traduction bénévole. Voulez-vous nous aider à traduire nos ressources ? Contactez-nous ici!
Dans le monde idéal que la communauté des refuges animalistes appelle de ses vœux, aucun animal ne serait soumis à aucune forme d’exploitationExploitation is characterized by the abuse of a position of physical, psychological, emotional, social, or economic vulnerability to obtain agreement from someone (e.g., humans and nonhuman animals) or something (e.g, land and water) that is unable to reasonably refuse an offer or demand. It is also characterized by excessive self gain at the expense of something or someone else’s labor, well-being, and/or existence. (c’est en tout cas notre rêve chez The Open Sanctuary Project !). Malheureusement, les refuges ne peuvent prendre en charge de manière responsable que très peu d’animaux tout au long de leur vie. D’une part car l’industrie de l’élevage semble sans limites ; d’autre part car les associations animalistes à but non lucratif disposent généralement de ressources très limitées.
Une histoire hélas trop fréquente
L’un des défis majeurs auxquels sont confrontés presque tous les refuges est de ne pas dépasser leur capacité à prodiguer des soins responsables. Prenez le scénario suivant :
Après avoir dépassé sa capacité d’accueil et s’être engagé auprès d’un trop grand nombre d’individus, un refuge voit ses dépenses s’envoler. Les problèmes qui en découlent deviennent rapidement incontrôlables, entraînant une lassitude compassionnelle et l’épuisement du personnel, une qualité de soin insuffisante pour les animaux et, très souvent, la fermeture du refuge.
Lorsque ce scénario se produit, les animaux rescapés peuvent se retrouver dans des situations comparativement aussi mauvaises, voire pires, qu’avant leur arrivée au refuge. Le plus tragique, c’est qu’il n’est pas rare que d’anciens animaux de refuge soient vendus aux enchères et retournent directement dans le système d’exploitation auquel ils avaient échappé, à l’exception de quelques individus chanceux qui peuvent être replacés dans d’autres refuges grâce à la mobilisation rapide de la communauté. Ces drames se répètent chaque année, dans le monde entier.
Les refuges peuvent échapper à ce cycle destructeur en déterminant leur capacité de prise en charge responsable et en s’engageant sur une population gérable de résident.e.s. Cette capacité évolue en même temps que l’organisation – parfois même d’une semaine à l’autre ! Le personnel du refuge doit donc toujours communiquer honnêtement sur le niveau d’accueil qu’il est possible d’assurer de manière responsable et sur les limites actuelles de la structure gestionnaire.
Quand il est impossible de dire non
Parfois, une demande d’accueil particulière ou une opportunité de sauvetage prendront le pas sur les préoccupations liées aux limites de capacité. Il existe de nombreuses circonstances où un refuge décide de dire oui, malgré le défi que cela représente pour la structure. Il suffit de savoir quelles capacités sont dépassées et de prévoir comment y remédier en temps voulu.
Les facteurs influant sur la capacité
Bien que simple à première vue, la détermination de la capacité d’une organisation à se gérer de manière responsable implique de considérer les chiffres mais aussi de réfléchir de façon posée à ce qui peut être réalisé de manière réaliste avec les ressources existantes. Un refuge qui dispose d’un ou deux types de ressources particulières en abondance n’a pas nécessairement une capacité importante en matière de soins responsables ! Toutes les ressources d’un refuge doivent être évaluées et considérées comme d’égale importance pour une gestion responsable. Voici une liste (non exhaustive) des principaux facteurs qui peuvent influer sur la capacité d’accueil d’un refuge :
Capacité en termes d’espace
La quantité de ressources physiques, c’est-à-dire l’espace, constitue une part importante de la capacité d’un refuge, mais elle ne doit pas être considérée comme la seule variable déterminant la capacité d’un refuge à assurer des soins responsables. La superficie globale détermine combien d’animaux peuvent confortablement vivre leur vie dans un refuge et doit être prise en compte, d’autant plus que les grandes espèces auront besoin de plus d’espace que les petites. Certains refuges peuvent atteindre leur capacité pour une espèce, mais avoir encore suffisamment d’espace pour d’autres. Il convient d’être vigilant si les structures disponibles pour abriter les résident.e.s sont limitées ; ainsi, une propriété de plusieurs dizaines d’hectares peut voir sa capacité d’accueil limitée si les espaces de vie intérieurs et les zones ombragées sont insuffisants.
Souplesse et adaptation
La capacité de modulation des conditions de vie est tout aussi importante que l’espace physique global d’un refuge. Un refuge doit disposer de l’espace nécessaire pour séparer les résidents qui, pour une raison quelconque, ne peuvent plus vivre ensemble. Il n’est pas rare, chez la plupart des espèces d’animaux dits d’élevage, que des conflits surgissent entre individus – parfois même après plusieurs années de cohabitation pacifique. Par ailleurs, une maladie, une blessure ou l’âge peuvent faire qu’un troupeau ne soit plus sûr pour chaque animal qui le compose. Un refuge doit toujours avoir la souplesse nécessaire, en termes d’espace, pour modifier la composition d’un groupe ou le diviser si besoin (notamment en assurant des temps de pâturage séparés et des espaces intérieurs sécurisés). Ainsi, il peut être prudent de conserver certains espaces de vie inoccupés pour parer à l’inattendu. Un ou une visiteuse extérieure pourrait penser, en voyant une stalle libre dans une étable, que le refuge a la place pour accueillir un animal supplémentaire ; or cet espace remplit une fonction inestimable, qui serait compromise s’il venait à être occupé.
Transformer une perception erronée en opportunité d’informer
Avoir des espaces de vie inoccupés, comme mentionné ci-dessus, peut entraîner un problème de perception pour certaines personnes extérieures, qui pourraient penser que si un refuge a une étable vide, alors il n’est pas plein et devrait accueillir plus de rescapé.e.s. Comme nous l’expliquons ici, ce n’est pas le cas ! Une façon d’éviter cette perception est de poser une signalétique qui explique quelle fonction essentielle remplit cet espace inoccupé. De cette façon, les visiteurs et visiteuses sont informé.e.s positivement de la politique d’accueil responsable du refuge, ce qui évite les fausses idées que devra ensuite déconstruire le personnel du refuge.
Capacité de quarantaine
Un facteur de capacité variable qu’un refuge doit toujours prendre en compte est sa capacité de quarantaine. La quarantaine est un élément essentiel de la biosécurité dans les refuges. L’absence d’un protocole de quarantaine, et d’une zone de quarantaine désignée ou de la capacité d’en créer une, pose des risques importants à la fois pour les résidents habituels et le personnel du refuge. Un refuge qui ne dispose pas de l’espace nécessaire pour créer une zone de quarantaine sûre, à l’écart des autres animaux, et n’a pas la possibilité de d’effectuer la quarantaine ailleurs (par exemple dans une clinique vétérinaire de confiance) devrait envisager de suspendre l’accueil de nouveaux animaux, jusqu’à ce qu’il soit en mesure de disposer d’un plan de quarantaine. Les animaux momentanément isolés nécessitent souvent un engagement supplémentaire de la part des soigneur.euse.s, de sorte que le personnel d’un refuge peut avoir une capacité de soins réduite en cas de quarantaine prolongée.
Capacité en termes de personnel
Dans les refuges pour animaux, le travail et l’attention des soigneur.euse.s peuvent être une ressource rare. Il y a tant à faire dans une journée, entre les soins quotidiens, le nettoyage, le nourrissage, les traitements, les examens de santé… Un refuge doit toujours tenir compte des limites humaines dans son organisation lorsqu’il évalue sa capacité. Lorsqu’un refuge accepte des individus supplémentaires, le personnel et les bénévoles doivent consacrer plus de temps et d’attention à chaque nouvel.le arrivant.e. Un refuge qui dépasse la capacité de son personnel et ne dispose pas de renforts peut rapidement voir s’installer une lassitude compassionnelle, pouvant mener à un épuisement du personnel, à des taux de rotation élevés et à une qualité de soins considérablement réduite pour les animaux résidents. Cela peut se traduire par l’incapacité d’assurer les soins de base comme la coupe des ongles ou le soin des sabots ; ou bien, par l’incapacité de réaliser les examens de santé en temps opportun, et donc de détecter des problèmes de santé et des maladies qui auraient pu être facilement gérés plus tôt. Dans des situations extrêmes, des cas de négligence, voire de maltraitance des animaux résidents peuvent survenir, les soigneur.euse.s ayant atteint leur point de rupture sans pouvoir bénéficier d’une aide. Pour éviter de dépasser sa capacité en matière de personnel, un refuge doit fréquemment vérifier qu’employé.e.s et bénévoles ne se sentent pas en surcharge chronique de travail, sous-estimés ou non soutenus.
Attention individuelle
Un.e soigneur.euse qualifié.e doit pouvoir voir chaque animal résident individuellement au moins une fois par jour, afin de pouvoir confirmer qu’il ou elle va bien, ou au contraire détecter que quelque chose ne va pas. Si un.e résident.e a des besoins spécifiques en matière de soins de santé quotidiens, ceux-ci doivent être satisfaits. Chaque résident.e doit faire l’objet d’un examen médical régulier et documenté, plus approfondi qu’un simple examen visuel, afin de s’assurer qu’il ou elle est en bonne santé. Un refuge ne devrait jamais en arriver à un stade tel que les individus rescapés deviennent des animaux anonymes, négligés ou ignorés en raison d’une capacité de personnel insuffisante.
Capacité financière
Le financement sera toujours un facteur important dans la capacité d’un refuge à accueillir des résident.e.s supplémentaires. Il peut être assez coûteux d’assurer des soins responsables à chaque individu, que ce soit en termes de construction et d’entretien d’espaces de vie adaptés ou de fourniture d’aliments nutritifs ou de compléments. Recueillir un animal dans un refuge signifie s’engager à lui prodiguer des soins de haute qualité pendant toute sa vie naturelle, ainsi que des soins pour une fin de vie digne et paisible. Pour les animaux des refuges, dont certains peuvent facilement vivre jusqu’à 20 ans, les dépenses peuvent rapidement augmenter, sans compter les réserves financières destinées aux soins vétérinaires imprévus qui peuvent survenir à tout moment. Chaque fois qu’un refuge évalue sa capacité, il doit établir de façon réaliste son budget, en tenant compte des besoins présents et à venir, et toujours mettre en balance les ressources financières qu’il a déjà engagées pour les résidents existants et le coût de l’accueil de nouveaux individus, surtout si ces derniers ont des besoins immédiats en matière de soins vétérinaires. Idéalement, des fonds d’urgence devraient être alloués pour faire face au transfert éventuel d’animaux rescapés vers un nouveau lieu d’accueil. Un refuge doit aussi toujours garder à l’esprit les charges financières structurelles, qui ne sont pas liées aux animaux ; il n’est plus possible de sauver des vies si le refuge fait faillite !
Capacité à respecter la réglementation
Un refuge doit déterminer s’il doit se conformer à des règles ou restrictions en ce qui concerne les espèces (et leur nombre) qui peuvent vivre sur sa propriété. En France par exemple, c’est la direction départementale de la protection des populations qui détermine la réglementation. Le non-respect de la réglementation peut entraîner des difficultés importantes et mettre en péril l’existence même du refuge. Ce facteur limitant ne changera probablement pas avec le temps, à moins de déménager sur un nouveau site.
Capacité de réaction en cas d’urgence
Bien qu’un refuge n’ait jamais besoin de mettre de tels plans en pratique, il est essentiel de prendre en compte la capacité d’une organisation à évacuer en toute sécurité ou à assurer la sécurité de tous les résidents en cas d’urgence : tempête, inondation ou risque d’incendie. Bien qu’il soit utile d’être prêt à tout, commencez par envisager les situations d’urgence les plus probables pour votre refuge. Les coupures de courant, les pénuries d’eau et les incendies peuvent toucher tout le monde, mais considérez également les risques particuliers liés à votre emplacement et le type de réponse qui sera nécessaire. Par exemple, certaines situations d’urgence, comme les feux de forêt, pourraient nécessiter l’évacuation d’urgence de tous les animaux résidents, tandis que d’autres, comme les tempêtes de grêle, nécessiteraient leur simple mise à l’abri. Recensez toutes les situations d’urgence qui pourraient survenir dans votre refuge et créez un plan de sauvegarde visant à assurer la sécurité des résident.es. Dans le cas d’une éventuelle évacuation, assurez-vous de pouvoir bénéficier des abris, de la main d’œuvre et des véhicules nécessaires pour une évacuation rapide en toute sécurité. Un refuge n’a pas nécessairement besoin de posséder suffisamment de véhicules et de remorques pour transporter chaque résident, mais il doit savoir qui contacter de façon fiable pour garantir un accès rapide à des véhicules et des bénévoles supplémentaires si la situation le nécessite. Un refuge qui n’a pas les moyens de mettre tous les animaux résidents en sécurité dans les délais souvent très courts dictés par les situations d’urgence n’est sans doute pas en capacité d’accueillir de manière responsable des individus supplémentaires – à moins de combler d’abord ses lacunes en termes de gestion des urgences.
Comment ne pas dépasser sa capacité
Le premier outil dont dispose un refuge pour ne pas dépasser sa capacité de prise en charge responsable est à la fois très simple et très difficile à mettre en œuvre : c’est le fait de dire non. Un refuge doit être capable de refuser de nouveaux animaux s’il n’a pas les ressources nécessaires pour s’en occuper. Il s’agit souvent d’une décision déchirante, et les personnes qui prennent ces décisions sont souvent très stressées, du fait de la décision même, mais aussi car elles peuvent faire face à l’incompréhension de la personne ayant sollicité le refuge pour le sauvetage. Les personnes qui gèrent les décisions de placement doivent bénéficier d’un soutien supplémentaire, car elles sont confrontées à un risque beaucoup plus élevé d’usure compassionnelle et d’épuisement. Une réflexion en amont et l’élaboration d’une politique de sauvetage peuvent contribuer à rendre les décisions de placement moins difficiles sur le plan émotionnel.
Il y a peut-être d’autres moyens d’aider !
Ce n’est pas parce que vous ne pouvez pas vous engager de manière responsable à prendre soin d’un individu toute sa vie que vous ne pouvez pas l’aider. Vous pouvez peut-être participer à la recherche d’un lieu d’accueil approprié, aider au transport ou accepter d’accueillir temporairement l’individu (en prévoyant un plan de secours si le lieu d’accueil pressenti fait défaut). Selon la situation, il peut même y avoir des moyens d’aider l’individu dans ses conditions de vie actuelles, par exemple, en donnant de la nourriture à une famille d’accueil qui connaît des moments difficiles, mais qui est manifestement déterminée à s’occuper de l’animal en question.
Accroître la capacité
Un refuge qui souhaite augmenter sa capacité d’accueil responsable, ou accroître ses ressources quand il arrive en limite de capacité, devra généralement augmenter son budget en conséquence et recruter des bénévoles supplémentaires. Certains refuges ont le luxe de pouvoir s’étendre sur des terrains adjacents, d’autres devront peut-être déménager pour disposer d’une plus grande superficie. Des zones de quarantaine supplémentaires peuvent être conçues et construites, mais un renfort de personnel sera probablement nécessaire si un grand nombre d’animaux sont simultanément mis en quarantaine et ont besoin de soins quotidiens supplémentaires. Le personnel permanent peut être complété par des soigneur.euse.s et des bénévoles supplémentaires, bien que cela puisse être excessivement coûteux en temps et en argent pour les refuges à faibles ressources.
Organiser les arrivées et les départs
De nombreux refuges assurent une capacité d’accueil responsable plus élevée grâce à des programmes d’adoption bien gérés. Les animaux jugés aptes sont confiés à des adoptants qui leur offriront un foyer accueillant et respectueux pour la vie, ce qui permet d’accueillir un plus grand nombre de résident.e.s au fil du temps sans forcément nécessiter plus de ressources pour chaque individu. Cependant, les programmes d’adoption responsables exigent un engagement supplémentaire important de la part du personnel pour s’assurer que chaque situation d’adoption unique fonctionne dans la durée pour l’animal et l’adoptant. Certains refuges prévoient des ressources supplémentaires afin que l’ancien.ne « pensionnaire » puisse revenir au refuge en toute sécurité en cas de difficulté dans le nouveau foyer.
En conclusion, force est de constater que compte tenu de l’attitude actuelle de la société à l’égard des animaux, il y aura toujours des individus ayant besoin d’être accueillis dans les refuges. En fin de compte, l’un des meilleurs moyens pour un refuge de pérenniser son activité et d’assurer le sauvetage durable de vies sur le long terme, est de commencer petit et de se développer au fur et à mesure qu’il accroît ses ressources et consolide ses connaissances. Une telle politique est bénéfique pour le refuge, et la preuve de son attitude responsable envers chaque animal recueilli !